Actualité 17 juin 2014

Création culturelle et Internet, promis à un avenir heureux !

AUTEUR

  • Guillaume Monteux, Directeur de MiLibris, Membre de Renaissance Numérique

Quelles seraient les actions engagées par Beaumarchais pour sauver les auteurs aujourd'hui en 2014 ? La pétition qu'il avait initiée en 1792 aurait-elle pris son ampleur et sa résonance sur les réseaux sociaux. Une tribune de Guillaume Monteux, Directeur de MiLibris, membre de Renaissance Numérique.

Il s’agit là, d’un exemple pour montrer que le numérique n’est pas nécessairement ennemi de la Culture, du droit d’auteur et de la propriété intellectuelle. Bien au contraire !  La propriété littéraire et artistique et le droit d’auteur sont des leviers de croissance pour l’industrie culturelle sur Internet.

Démocratisation, partage du savoir, « mulitude » des sources et des modalités d’accès à la culture : Internet favorise la Culture, et l’art avec un grand « A ».

Le création culturelle et l’innovation technologique sont deux moteurs pour la croissance et le rayonnement ; c’est pourquoi nous lançons une réflexion ouverte sur ce thème avec Anne-Sophie Bordry au sein de Renaissance Numérique. Les modèles économiques développées par les entreprises innovantes peuvent apporter des solutions vertueuses pour la création culturelle et artistique, nous en sommes convaincus !

Avec Internet et les nouveaux usages, les modèles économiques classiques de la culture sont inéluctablement bouleversés. Les plateformes participent à la désintermédiation des circuits de création et de diffusion culturelles. Mais le secteur culturel peut optimiser les atouts de l’innovation comme levier pour la croissance du rayonnement des arts et de la culture. C’est la modernité des modèles quii s’impose face aux crispations des schémas réglementaires acquis et hérités, comme celui de l’exception culturelle, qui devient de plus en plus difficile à défendre à l’échelle du territoire. C’est notre nouvel Hernani à nous : notre querelle des Anciens et des Modernes. Les Modernes ont été surnommés Barbares par Nicolas Colin qui s’intéresse à l’impact des « innovateurs » du numérique mais il ne s’agit pas, en l’espèce de remettre en cause les modèles, il s’agit plutôt d’enrichir et de valoriser le domaine culturel grâce à l’innovation.

La culture est un levier de croissance pour les territoires. Le Rapport commandé par le gouvernement, réalisé par les services de l’Inspection générale des finances en décembre dernier intitulé « L’apport de la culture à l’économie en France » indique le poids de la culture dans l’économie française représente un marché évalué à 58 Md € de valeur ajoutée en 2011 (3,2%PIB) soit 105 Md € d’apport à l’économie et repose sur 670 000 emplois dans les entreprises culturelles.

Le secteur de la musique a beaucoup souffert dans un premier temps du fait de la rapidité de la transformation des usages et nous pouvons citer l’exemple de Deezer ou de My Major Company, qui ont su lier la création et la numérisation. Aujourd’hui c’est au tour de l’écrit de prendre le virage numérique.  L’ensemble de ce secteur connaît des ruptures en matière de consommation et de production littéraire. miLibris, est une plateforme technique française qui assure pour la presse et le livre une offre numérique adaptée à la prise en main nouvelle de l’écrit. Ces acteurs du numérique français sont des acteurs au service de l’économie de la connaissance.

Ce sont des exemples d’initiatives françaises qui défendent la création culturelle française et qui s’imposent dans un marché mondialisé où la captation de la valeur n’est pas toujours dirigée vers les créateurs. C’est une nouvelle économie, un nouveau model, une économie disruptive. Battons-nous ensemble pour que des leaders mondiaux émergent depuis la France, pays des lumières.

Mobilisons-nous pour qu’au coeur des débats publics en France et en Europe, et la création, et l’innovation soient liées puisque ce sont nos usages qui nous guident vers le mariage des deux. Nous sommes tous ou presque des utilisateurs de services et de contenus culturels sur des supports numériques.

En France un projet de loi sur le numérique est à l’agenda du gouvernement, Axelle Lemaire, Secrétaire d’Etat chargée du numérique souhaite lancer un grand débat de société sur l’innovation, le statut des hébergeurs et la protection des données personnelles. Les acteurs de l’Internet au sein de Renaissance numérique vont partager leurs expertises. L’économie numérique est un outil de croissance et de rayonnement, c’est une commodité essentielle qui pose un enjeu fondamental de libertés publiques.

Le groupe de travail que nous lançons au sein de Renaissance numérique proposera des actions et défendra des thèmes comme ceux posés par les intermédiaires dans cette chaine de valeur pour protéger le lien entre l’auteur et les usagers du secteur culturel. C’est la question de la neutralité du net.

L’élan que nous souhaitons engager pour la France est la valorisation de l’innovation au service de la création culturelle, rejoignez-nous dans cette démarche.


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