Actualité 15 septembre 2016

Perspectives d’acteurs : Guillaume Liegey

Co-fondateur de Liegey-Muller-Pons

À l’ère de l’empowerment citoyen et de la capacité à faire collaborer la multitude grâce aux outils et plateformes numériques, l’État doit changer de posture en comptant davantage sur les individus, leurs capacités et leurs envies de s’engager. Mais le cheminement vers l’État plateforme ne peut certainement se faire sans un changement de posture des corps intermédiaires également, en premier lieu les partis politiques. Si leur mode de fonctionnement dénote aujourd’hui d’une véritable ignorance des principes et capacités du numérique, voici quelques propositions que leur adresse Guillaume Liegey, co-fondateur de Liegey-Muller-Pons, start-up de stratégie électorale en Europe, pour opérer la mue numérique et démocratique du XXIe siècle. Cette interview est extraite du rapport "Démocratie : mise à jour" publié par Renaissance Numérique en avril 2016, et qui contient 13 propositions pour une version améliorée de l’État, sa posture et son équilibre démocratique.

Comment le parti du XXIème siècle construit son programme politique ?

Remplacer les études, les sondages ou autre outil par des groupes de discussions animés par les militants (out door campaign). Ce sont les restitutions de ces groupes de parole qui doivent nourrir les programmes politiques dont les idées doivent ensuite être portées dans des campagnes en ligne et IRL, par plusieurs médias simultanés.

Comment le parti du XXIème siècle récolte-t-il davantage de voix ? En luttant contre l’abstention. Comment ?

Par les campagnes de porte-à-porte. Exigez de vos militants qu’ils sortent de chez eux et aillent parler à leurs voisins ! 70 % de son temps consacré au parti doit se faire au contact des autres, des voisins, pour recruter de nouveaux membres ou débattre des idées du parti. Une condition sine qua non doit être soumise à cet exercice : réquisitionner tous les militants, élus compris.

Comment le parti du XXIème renouvelle-t-il le rôle de l’élu ?

Renouveler l’interface élu-citoyen, grippée par la défiance des derniers envers les politiques, signifie d’exiger des élus de passer davantage de temps avec les citoyens. Pour cela, l’élu doit aménager dans son emploi du temps un moment consacré aux citoyens.

Comment intégrer les forces vives de l’innovation politique dans les partis ?

Créer des Civil Lab à l’intérieur des partis, car ces structures cumulent plusieurs années d’expérience derrière elles et ont la possibilité de faire tester leurs idées auprès de la base de militants. Les start-up incubées dans ces Civil Lab viendront réinterroger les méthodes mises en place par les partis et trouver des solutions inclusives à leurs campagnes (qui va chercher même les citoyens les plus éloignés de la politique).


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